Une communication capable d’être source de sens et de pédagogie
Laurent Setton, vice-président de Communication publique.
Pour leur quatrième édition, le 29 mars au ministère des Solidarités et de la Santé, les Entretiens de Communication publique (ECP) seront dédiés à la transformation. Laurent Setton, vice-président de l’association Communication publique, en est le coordonnateur.
Article publié avec l’aimable autorisation de Brief, et paru dans le magazine de mars 2019.
Propos recueillis par Antoine Gazeau
Pourquoi une édition consacrée à la transformation ?
Pour démontrer que la communication peut et doit donner du sens aux évolutions des organisations publiques. Pour mémoire, nous avions abordé les années précédentes la communication comme condition de réussite des politiques publiques, puis les défis d’agir autrement en période d’incertitudes avant de voir la communication comme étant un investissement d’avenir. Nous continuons ainsi à creuser les sujets qui sont au cœur de nos métiers et de nos missions.
Evolutions des périmètres d’action et d’intervention, gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, irruption du numérique et du digital, changements statutaires, ouverture à la concurrence européenne, demandes de co-construction citoyenne, nouveaux usages et nouveaux comportements des publics, nouveaux équilibres entre vie professionnelle et vie personnelle : autant de défis pour les organisations, au premier rang desquelles figurent celles qui ont en charge le service public et l’intérêt général.
Dans un tel contexte de bouleversements, comment la communication peut-elle donc donner du sens, comment peut-elle anticiper et favoriser mais aussi accompagner les évolutions ?
En quoi la communication peut-elle contribuer à fournir clés et moyens aux agents, aux salariés et aux équipes pour leur permettre d’appréhender ce qui se joue au sein de leur organisation, de comprendre les enjeux du moment, d’interroger les voies du possible, voire même de co construire et de partager les orientations d’avenir ?
Quel rôle la communication doit-elle justement jouer dans l’accompagnement de cette transformation ?
Elle doit être capable d’être source de sens et de pédagogie. Il en va de la cohésion du collectif amené à devoir changer. Pour cela, elle doit être intégrée dès l’origine de la démarche de changement ou d’évolution de l’organisation vis-à-vis des équipes, sans négliger les publics et partenaires extérieurs. Une double démarche interne et externe doit être de mise. La communication doit être également pensée comme moyen d’écoute et se traduire par une transparence régulière vis-à-vis des hommes et des femmes qui composent les organisations.
C’est à travers les expériences d’acteurs publics aussi diversifiés que Pôle Emploi, la RATP ou EDF mais également un opérateur comme l’établissement français du sang, la Délégation interministérielle à la transformation publique ou les ministères sociaux que ces entretiens permettront d’éclairer le débat, de dessiner des bonnes pratiques ou d’esquisser les zones de risques de la com’ mal comprise. Le fil rouge des ECP demeure depuis la première édition de 2016 : convaincre que la communication doit être partie intégrante des politiques publiques !
Ces transformations multiples ne sont-elles pas d’ailleurs une aubaine pour les communicants, qui retrouvent par exemple l’opportunité de redonner du sens à leur action ?
Nous ne doutions déjà pas du sens de notre action ! Mais bien entendu, ces transformations sont autant d’occasions de plaider l’importance de la communication et des services qui en ont la charge. Nous avons la conviction, à Communication publique, que les communicants sont la clé des transformations réussies. Sur les questions internes et externes, ce sont les mieux placés pour comprendre les enjeux de positionnement, de sens et trouver les moyens pour accompagner ces changements. Si la communication est bien prise en compte dès l’amont, cela permet aux responsables de la communication d’occuper toute la place qui doit leur revenir et cela leur permet de faire valoir leurs savoir-faire, leur capacité d’imagination comme leurs compétences.
Au final, à qui s’adressent les Entretiens de Communication publique ?
Aux décideurs publics, d’administration d’état, de collectivités territoriales, d’établissements publics et d’entreprises en charge de missions de service public, dont font partie les responsables de la communication, mais aussi aux agences qui travaillent en particulier dans le « corporate ». Depuis fin 2017, ils sont aussi ouverts aux associations et aux ONG qui servent à leur manière singulière, dans de nombreux domaines, l’intérêt général. Sur les trois premières éditions, finalement, moins de la moitié des participants sont des responsables de communication : aujourd’hui, pour tout décideur public, la communication n’est plus une option !
30 ans !
A l’instar de Cap’Com l’an dernier, Communication publique célèbre ses 30 ans en 2019. « Nos différentes initiatives seront marquées du sceau de cet anniversaire », promet Laurent Setton, qui rappelle qu’un logo et une charte graphique flambant neufs ont été dévoilés en janvier et qu’un nouveau site Web verra bientôt le jour. « Différents groupes de travail sont engagés, poursuit le vice-président, et notamment celui consacré à la prospective, qui proposera un Livre Blanc sur la communication publique et ses perspectives pour les trente prochaines années. » Le prochain numéro de Parole Publique, la revue de l’association, abordera pour sa part la communication mémorielle.