La ou le dircom 2030 sera augmenté.e
Quelques instantanés de la vie de l’école des hautes études en sciences de l’information et de la communication.
Quelques instantanés de la vie de l’école des hautes études en sciences de l’information et de la communication. Elles, ils sont en cours, là dans l’amphithéâtre, dans le bonheur de réfléchir, de décaler le regard, de se décentrer. Elles, ils sont en cours, plus tard, dans une salle, dans le ravissement de faire, de présenter leurs analyses, d’envisager des recommandations professionnelles. Puis elles, ils angoissent le jour de la soutenance de leur mémoire, rituel de sortie encore à l’école ; déjà dans une carrière. Elles, ils exultent, se congratulent, brandissant leur diplômes, leur écharpe de diplômé.e.s en bannière dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Elle, ils s’épauleront pour la vie dans le cercle des alumni.
Ces jeunes femmes et jeunes hommes qui sont venus vers le CELSA Sorbonne Université.
Parmi elles, parmi eux, de futur.e.s directrices et directeurs de la communication, qui, après leurs premières armes arriveront dans dix ans, au début d’un nouveau parcours, d’une nouvelle mission : endosser la fonction de direction de la communication en 2030.
Alors que disent ces jeunes femmes et hommes qui sont venus vers le CELSA Sorbonne Université puisqu’elles et ils sont le futur d’une profession ? Elles et ils sont et seront intensément conscient.e.s et engagé.e.s dans la recherche de sens pour leurs entreprises et pour eux. Ils ne cacheront pas, quand c’est le cas, leur engagement militant tout en sachant garder l’équilibre, toujours délicat, entre conviction personnelle et regard distancié Ils ne concèderont pas avec eux-mêmes et avec les grands enjeux contemporains ; développement durable, diversité, égalité, bien-être au travail ne sont pas des termes de com, ce sont des exigences et des volontés profondes.
La ou le Dir Com 2030 sera « augmenté.e » parce que plus humain. Elles et ils connaissent bien les transformations numériques et ne se laissent pas obnubiler par les discours sur le « digital » ; ils les déconstruisent, en différenciant ce qui relève de l’exercice contraint (comment ne pas recourir à internet et aux réseaux sociaux ?) et ce qui constitue un engagement fort, de pointe.
Elles et ils savent aussi que la puissance des transformations numériques est à double tranchant : rien ne s’y oublie, les foules peuvent faire changer les choses ; communicantes et communicants y ont leur responsabilité. Après le mouvement mondial #MeToo et le retour de boomerang de La Ligue du Lol, le temps de l’insouciance et de l’investissement sans recul des médias sociaux est définitivement terminé. Leur rapport aux technologies de la communication et aux médias informatisés est un mixte original d’aisance et de distance critique.
La ou le Dir Com 2030 sera « augmenté.e » car elles et ils iront se nourrir en permanence des évolutions de la société pour transformer leur métier. Elles et ils savent que si l’expérience du moment passe aussi par sa médiatisation, c’est pour souligner la valeur de l’expérience vécue, du partage, de moments de liberté ouverts aux sensations et à l’émotion. Elles et ils savent aussi résister à la tentation de la nouveauté permanente pour retrouver, derrière les phénomènes actuels, des réalités plus anciennes.
Ils ne concèderont pas avec eux-mêmes et avec les grands enjeux contemporains ; développement durable, diversité, égalité, bien-être au travail ne sont pas des termes de com, ce sont des exigences et des volontés profondes.
La ou le Dir Com 2030 sera augmenté.e parce que plus humain et conscient.e que les données et l’intelligence artificielle ne sont que les dernières métamorphoses informationnelles et communicationnelles au service d’une fonction qui devra continuer de s’interroger sur sa juste place.