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Les ouvrages

Nos conseils de lecture

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La société américaine apparaît au bord de la rupture, à tel point qu’aujourd’hui la perspective de la sécession de certains États ne relève plus de la science-fiction. Comment un pays qui se caractérisait, il y a à peine quelques décennies, par une quasi-absence de clivages politiques et l’apolitisme de sa population en est-il arrivé là ?

Décortiquant précisément les étapes de ce processus de polarisation politique massive, cet ouvrage analyse aussi les scénarios d’évolution possibles de la démocratie américaine.

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Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s’empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l’Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l’Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des États-Unis, il s’empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.

Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l’Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à l’époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille – et des millions de familles semblables dans tout le pays – lors des lourdes années où s’exerça la présidence de Lindbergh, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d’œuvre.

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Que se passe-t-il en France à 20 heures ? Les Français regardent-ils encore le sacro-saint JT ? Dînent-ils à table et en famille ? ­Ont-ils les yeux rivés sur les résultats des élections ? Leurs enfants sont-ils vraiment prisonniers de leurs écrans ? Que font-ils lorsqu’ils partent en séminaire d’entreprise ? Lorsqu’ils vivent en Ehpad ?

Pour décrire une France en pleins bouleversements, le collectif « Les choses de la vie » a pris le parti de raconter la France et les Français à la même heure, mais en différents endroits. Dans un pays souvent décrit comme multi-fracturé, l’on découvrira au fil de ces contributions que, si « 20 heures » n’est plus un signe de ralliement temporel aussi fort qu’avant, les Français vivent encore dans le même espace-temps. Un temps où être ensemble fait encore sens.

Cet ouvrage a été initié et coordonné par le collectif « Les choses de la vie ». Avec le témoignage de Manon Fleury et les interviews de Pascal Demurger et François Kraus.

Des Mots-Bidons

Lorsque l’entreprise se transforme, elle étend son vocabulaire. La parole managériale s’enrichit ainsi régulièrement de tropes inédits et de mots-valises nouveaux.
Certains reflètent une réalité : ils sont appelés à prospérer. D’autres masquent des concepts improbables, ce sont les mots-bidons.
Les mots-bidons naissent, vivent et meurent de bien des manières : dévitalisés, surutilisés, déconnectés, approximatifs. Et les signaux qu’ils nous envoient en disent long sur l’évolution des entreprises.
Riche de son expérience de la communication et du management, Bernard Emsellem passe en revue 109 éléments de langage qui lui paraissent relever des mots-bidons.
Les mots, dit René Char, « savent des choses » que nous ignorons. L’exégèse tous azimuts de ceux qui sont disséqués ici montre l’ampleur des changements en cours dans les pratiques professionnelles et leur accélération depuis la pandémie.
« C’est en refondant leur rôle dans la société que les entreprises assureront leur pérennité » estime l’auteur, qui ajoute : « Elles ne peuvent plus se payer de mots, encore moins de mots-bidons ».

De formation scientifique, Bernard Emsellem a travaillé dans l’analyse de système et la communication. Il a notamment présidé l’agence TBWA\corporate et assuré la direction de la communication et celle du développement durable de la SNCF.

Ouvrage Félicien Faury

Ils sont artisans, employés, pompiers, commerçants, retraités… Ils ont un statut stable, disent n’être « pas à plaindre » même si les fins de mois peuvent être difficiles et l’avenir incertain. Et lorsqu’ils votent, c’est pour le Rassemblement national. De 2016 à 2022, d’un scrutin présidentiel à l’autre, le sociologue Félicien Faury est allé à leur rencontre dans le sud-est de la France, berceau historique de l’extrême droite française. Il a cherché à comprendre comment ces électeurs se représentent le monde social, leur territoire, leur voisinage, les inégalités économiques, l’action des services publics, la politique. Il donne aussi à voir la place centrale qu’occupe le racisme, sous ses diverses formes, dans leurs choix électoraux. Le vote RN se révèle ici fondé sur un sens commun, constitué de normes majoritaires perçues comme menacées – et qu’il s’agit donc de défendre. À travers des portraits et récits incarnés, cette enquête de terrain éclaire de façon inédite comment les idées d’extrême droite se diffusent au quotidien.

Félicien Faury est sociologue et politiste, chercheur postdoctoral au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales).

Ouvrage Abécédaire Bonafidé

Après une première livraison en 2012, Robert Zarader et les bonafidiens proposent un nouvel Abécédaire de la réconciliation (Bona fidé Editions). Un ouvrage présenté à l’occasion des 24èmes Rencontres économiques d’Aix, les 5 et 6 juillet 2024, avec pour thème « Relier les mondes, vers une réconciliation ». Cet ouvrage collectif, préfacé par François Hollande, propose des voies et des voix originales pour ouvrir de nouvelles conversations. Une invitation à préférer les convictions aux certitudes, le débat à l’insulte, la réflexion à l’injonction, la nuance à la polarisation.

33 mots mêlant appréhension des signaux sociétaux faibles, diagnostic des symptômes et analyse des menaces _ géopolitiques, démocratiques, écologiques, sociales….

Entre deux livraisons et en 12 ans, deux mots résistent symboliquement au temps : « Bonheur » et « Travail ». D’autres n’existaient tout simplement pas – ou presque : « Parcoursup », « Woke », « ZAD ». Et certains ont pris un sens nouveau dans le débat public : « Déconnexion », « Eau », « Gilets », « Intelligence Artificielle ». 

Raphaël Llorca_Le roman national des marques

Qui, aujourd’hui, raconte la France ? Plus personne, répondent les Français, qui ne cessent de reprocher aux politiques leur incapacité à porter un discours cohérent et articulé sur ce qui travaille le pays en profondeur : ses idéaux, ses valeurs, sa sensibilité, mais aussi ce qui nous divise et ce qui nous rassemble encore. Cette défaillance narrative, au cœur du malaise français, ouvre l’espace à de nouveaux conteurs, souvent négligés lorsqu’il s’agit d’analyser la société française contemporaine : les marques commerciales. L’idée forte de ce livre, c’est que les prises de parole des Renault, SNCF et autres ­McDonald’s influencent subrepticement la manière dont nous nous représentons collectivement la France et les Français. Pour mesurer l’effet de ce « roman national des marques » sur le paysage mental contemporain, l’auteur emprunte aussi bien aux sciences de la communication qu’à la sémio­logie, à la sociologie ou à la théorie littéraire, et investit la dimension du symbolique et des représentations pour esquisser les contours de ce nouvel imaginaire politique.

Dominique Schnapper

Les démocraties sont menacées dans leur existence par la guerre que mène Vladimir Poutine en Ukraine, soutenu par les gouvernements de la Chine, de la Corée du Nord, de l’Iran, de l’Inde et de la Turquie, unis par une commune détestation de l’Occident, c’est-à-dire de la démocratie, et par la volonté de détruire celle-ci. Les démocraties trouveront-elles en elles-mêmes la volonté de se défendre ? Ne sont-elles pas fragilisées par leur propre dynamique ?
La critique interne de la démocratie est aussi vieille que la démocratie elle-même. Sa légitimité ne repose ni sur la tradition, ni sur la nature, ni sur une référence transcendantale, mais sur les pratiques de ses membres. Ceux-ci s’interrogent sur les écarts qu’ils observent entre les réalités sociales et les principes affichés. Inévitablement, ils jugent la démocratie, au nom de ses propres valeurs, comme pas assez démocratique ou comme trop démocratique. L’idéal de citoyens libres et égaux traitant rationnellement des affaires communes n’est jamais et ne peut jamais être pleinement réalisé. Et l’aspiration à la liberté et à l’égalité risque en permanence d’être dévoyée par le refus des limites et du contrôle. On peut craindre que les démocraties ne soient à ce double titre menacées de délitement.
Cette interrogation inquiète sur les insuffisances et les excès possibles de la démocratie « extrême » ne date pas du XXIe siècle mais, dans le monde d’aujourd’hui, elle se pose avec une acuité particulière.

Cahiers français

La France est l’une des plus anciennes démocraties ; un très large consensus existe aujourd’hui autour de ce régime dans lequel les citoyens désignent des gouvernants soumis au respect de règles bien définies. Pour autant, l’abstention devenue massive aux consultations électorales et le rejet important dont fait l’objet le personnel politique révèlent une insatisfaction des citoyens quant à la conduite des affaires du pays. La multiplication des crises sociales et politiques depuis 5 ans (« Gilets jaunes », mouvement « antivax », réforme des retraites, émeutes urbaines…) est symptomatique de cette défiance à l’égard du pouvoir.
De nombreux facteurs sont avancés pour fournir une explication à ce malaise démocratique : essoufflement des institutions, radicalisation du débat public, perte d’un référentiel culturel commun, creusement des inégalités sociales… Ce numéro de Cahiers français propose d’analyser les principaux défis auxquels notre démocratie doit aujourd’hui faire face.

Auteur(s) : Bernard Benhamou ; Dominique Bourg ; Magali Dumontet ; Nicolas Duvoux ; Marion Gaillard ; Olivier Gaudefroy ; André Grimaldi ; Marc Lazar ; Anne Levade ; Bertrand Mathieu ; Sébastien Roché ; Iannis Roder ; Dominique Rousseau ; Perrine Simon-Nahum

Éditeur : La Documentation française

Génération surdiplômée

Et si la principale fracture au sein de nos sociétés n’opposait pas le 1 % des superriches aux 99 % restants, mais les 20 % des surdiplômés à tous les autres ? Environ un jeune sur cinq sort du système scolaire avec un master ou un diplôme de « grande école ». Faire partie de ces 20 % est aujourd’hui la condition nécessaire pour maîtriser son avenir et intégrer les professions dans la lumière : le monde des start-up, des consultants conviés à penser le futur et, plus largement, celui des influenceurs culturels. S’appuyant sur une enquête de terrain, de nombreux entretiens auprès de jeunes actifs (25-39 ans) insérés dans le monde de l’innovation et un sondage exclusif, Monique Dagnaud et Jean-Laurent Cassely dressent le portrait de ces premiers de la classe et montrent que, loin de former un groupe homogène, ils se partagent entre tentation du pouvoir, confort et contestation du système. Alors que les 20 % se détachent du reste de la société, leurs prétentions à proposer un modèle de vie et à fixer un cap politique résisteront-elles à l’entre-soi social qui les caractérise ? Le changement peut-il avoir lieu sans le peuple ?

Monique Dagnaud est sociologue, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la jeunesse et du monde numérique, auteur de nombreux livres dont Le Modèle californien (Odile Jacob, 2016).
Jean-Laurent Cassely est journaliste et essayiste (Slate.fr, L’Express). Il est spécialiste des questions territoriales, de consommation et de modes de vie.

Conseil de lecture (2)

Imaginer la France de 2050. Imaginer les enjeux et les nouveaux équilibres socioéconomiques du pays. Dans quel environnement vivrons-nous dans un contexte de changement climatique ? Une réindustrialisation du pays est-elle possible ? Quel visage aura l'école et comment seront formés les travailleurs de demain ? Comment seront organisés les systèmes de santé ? Quels seront les défis démographiques et sociaux d'une France vieillissante ? Les auteurs, grâce à une cartographie riche de plus de 200 documents, répondent à toutes ces questions, dégagent les grandes tendances et ouvrent la réflexion sur les défis auxquels la France va être confrontée dans les 25 prochaines années.

Conseil de lecture

La démocratie participative s’est imposée comme le principal remède à la crise de notre démocratie représentative. De la plus petite commune rurale au plus haut sommet de l’État, chaque institution y va de son dispositif : conventions citoyennes, budgets participatifs, ou autres consultations en ligne. Cette injonction participative mérite pourtant d’être questionnée.
Les outils mis en place depuis deux décennies ne corrigent pas les limites de la démocratie représentative : abstention, déficit de représentativité des élus, centralisation du pouvoir… Le Grand Débat et la Convention citoyenne pour le climat en sont l’illustration. Loin de redonner du pouvoir aux citoyens, ces expériences ont surtout fait la preuve de leur impuissance à transformer le système politique.
Il est aujourd’hui nécessaire de mettre un coup d’arrêt à cette fuite en avant participative dont les fausses promesses ne font qu’accroître la défiance des citoyens. L’urgence n’est pas de (faire) participer, mais de démocratiser l’action publique en mettant fin à la surdité des institutions et en redistribuant l’accès au débat démocratique.

Couv_Quand il aura vingt ans

« À quoi ressemblera la France quand mon fils aura vingt ans ? À quoi ressemblera le pays des Lumières s’il continue à se fracturer ainsi de l’intérieur ?
Un grand nombre de citoyens inquiets, qu’ils soient parents ou non, se posent ces questions légitimes auxquelles les responsables politiques peinent à répondre. Notre société est bousculée par une nébuleuse de pensées minoritaires dont nous connaissons très mal les contours. Nous la désignons par le terme wokisme, objet hautement inflammable qui agrège différents courants en lutte contre les discriminations, des mouvements décoloniaux aux associations LGBT, en passant par l’indispensable combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes. »

Dans cet essai, Chloé Morin livre une analyse du phénomène woke, appuyée par des sondages inédits qui, pour la première fois, permettent de le quantifier. À travers cinq dystopies, l’auteure s’autorise aussi des détours par la fiction pour imaginer ce que serait notre futur immédiat soumis aux ravages d’un mouvement qui s’est détourné des idéaux humanistes de ses origines.
Une voie existe, entre ceux qui condamnent en bloc cette vague perçue comme un nouveau totalitarisme et ceux qui, au contraire, estiment que ce combat est une fin qui justifie tous les moyens. Gardons espoir.

Conseil de lecture
La transformation écologique n’a pas commencé.
Malgré les innovations technologiques, les changements d’habitudes, les promesses des entreprises, les plans étatiques ou encore les COP, le monde, en 2023, n’a jamais autant consommé d’énergie fossile.
Pourquoi tant de discours pour si peu de résultats ? N’y a-t-il rien de concret derrière ce verdissement qu’une majorité d’organisations et de citoyens appellent de leurs vœux ?
La Chine et les États-Unis ont déjà amorcé un tournant industriel spectaculaire. Ils s’imposent en champions de l’économie verte et organisent notre dépendance.
La France et l’Europe, elles, multiplient les ambitions et normes environnementales qui provoquent un retour de bâton populiste et anti-écologique. Nous cherchons encore comment transformer nos façons de produire, de consommer, d’habiter, de nous déplacer, de nous alimenter. Sans faire monter les colères. Tout en réaffirmant notre puissance industrielle et politique.
Nous avons moins de trente ans pour accomplir notre transformation écologique. Ce livre donne le mode d’emploi pour y parvenir.
Fake news Santé
Le vaccin modifie notre génome, le chocolat noir est meilleur que le chocolat au lait, le jeûne est un remède miracle, le microbiote est notre deuxième cerveau…
Vraiment ?
Faut-il croire ces vérités relayées depuis des années par les réseaux sociaux et certains médias quand il s’agit de notre santé ? Plus grave, comment lutter contre les milliers d’intox sur les pandémies ou le bien-être qui mettent réellement notre santé en danger : « les ondes 5G favorisent le cancer », « l’anorexie est typiquement féminine », et tant d’autres ?

On ne s’improvise pas expert scientifique... alors comment démêler le vrai du faux sans tomber dans le piège des lobbys, des charlatans ou des complotistes de tout poil ? Avant tout, en redonnant la parole à la science.

Dans ce livre salutaire, l’Inserm et ses chercheurs apportent des réponses claires et transparentes à nos questions sur la santé, la pandémie, les vaccins, mais aussi l’alimentation, le cerveau, le cancer, le vieillissement... Une mise au point fondée sur les plus récentes études et qui donne au lecteur tous les outils pour lutter contre les fake news et couper court aux idées reçues.

Jacques Attali

6 janvier 2029, Berlin. Ehud Elmer, prisonnier politique enfermé depuis trois ans, parvient à s’évader à la faveur d’une cyberattaque. Traqué par toutes les polices, il retrouve ses complices et reprend la tête de son groupe de résistants, les « Vivants ». Leur but ? Éliminer systématiquement ceux qu’ils désignent comme les vrais maîtres du monde, les « Sombres », ces dirigeants insaisissables qui se cacheraient derrière les gouvernants et qui seraient responsables de tous les dérèglements de la planète.
La situation mondiale est catastrophique : le réchauffement climatique s’est aggravé, provoquant des millions de morts chaque année. À Washington, Donald Trump, élu en 2024 et réélu en 2028, a lancé un vaste programme d’expulsion des étrangers et une lutte sans merci contre le trafic de drogue.
En France, Marine Le Pen, élue en 2027 et toujours populaire après deux ans de mandat, tente de faire réformer la Constitution pour rester au pouvoir jusqu’en 2046. Alors que la guerre gronde sur tous les continents, la plupart des gens se résignent à ne pas avoir d’impact sur l’avenir et s’étourdissent de drogues, de malbouffe et de jeux vidéo…
Que peut un petit groupe de rebelles contre ces forces immenses ? La bataille est-elle perdue d’avance ? À chacun d’entre nous de choisir son camp…

Toxic Data

« Le 5 mai 2017, durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, un tweet révèle des milliers de courriels de l’équipe d’En Marche. Il sera massivement relayé pour tenter de faire basculer l’opinion, et avec elle l’élection.
Qui était à la manœuvre de ces MacronLeaks ?
Le GRU russe, qui aurait hacké les boîtes mail, l’alt-right, l’extrême droite française… et 20 000 bots, des robots pilotés par intelligence artificielle. »

D’élection en élection, une lame de fond s’abat sur chaque citoyen : les réseaux sociaux nous manipulent et déchirent notre tissu social. De fait, la science révèle notre dangereuse inadaptation à la nouvelle donne numérique. Comment se prémunir des intoxications à l’heure du vote ? Une analyse stupéfiante doublée de pistes concrètes, tant individuelles que collectives, pour nous protéger et préserver nos démocraties.

Le courage de la nuance

« Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison », disait Albert Camus, et nous sommes nombreux à ressentir la même chose aujourd’hui, tant l’air devient proprement irrespirable. Les réseaux sociaux sont un théâtre d’ombres où le débat est souvent remplacé par l’invective : chacun, craignant d’y rencontrer un contradicteur, préfère traquer cent ennemis. Au-delà même de Twitter ou de Facebook, le champ intellectuel et politique se confond avec un champ de bataille où tous les coups sont permis. Partout de féroces prêcheurs préfèrent attiser les haines plutôt qu’éclairer les esprits.

Avec ce livre, Jean Birnbaum veut apporter du réconfort à toutes les femmes, tous les hommes qui refusent la «brutalisation» de notre débat public et qui veulent préserver l’espace d’une discussion aussi franche qu’argumentée. Pour cela, il relit les textes de quelques intellectuels et écrivains qui ne se sont jamais contentés d’opposer l’idéologie à l’idéologie, les slogans aux slogans. Renouer avec Albert Camus, George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron, Georges Bernanos, Germaine Tillion ou encore Roland Barthes, ce n’est pas seulement trouver refuge auprès de figures aimées, qui permettent de tenir bon, de se tenir bien. C’est surtout retrouver l’espoir et la capacité de proclamer ceci : dans le brouhaha des évidences, il n’y a pas plus radical que la nuance.

L'iris blanc

« Pour éclairer la forêt, la floraison d’un seul iris suffit »
L’Iris blanc est le nom d’une nouvelle école de pensée positive, venue de Rome qui commence à se propager dans les grandes villes, de Rome à Lutèce. César décide que cette méthode peut avoir un effet bénéfique sur les camps qui se trouvent autour du célèbre village gaulois. Mais les préceptes de cette école exercent aussi une influence sur les villageois qui croisent son chemin…

Plantu 2023

Dans le conte de Perrault, la femme de Barbe Bleue demande à sa sœur : « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? » Sœur Anne lui répond : « Je ne vois rien que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie. » On pourrait poser la question à Marianne : « Ne vois-tu rien venir ? » Marianne : « Je ne vois que le soleil qui poudroie la planète et la politique qui verdoie ou rougeoie selon les jours ! » Marianne voit-elle vraiment venir les événements qui s’annoncent ? Peut-être.

Ce livre passe en revue toutes les questions concernant la réforme des retraites, les bouillonnements sociaux, le réchauffement planétaire, l’Ukraine, l’Afrique, l’inflation… Cette année, certaines décisions du passé nous explosent à la figure. Ce livre raconte l’histoire des occasions manquées d’hier et aujourd’hui. Le président souhaiterait interroger Marianne sur ce qu’elle voit venir. Ce qu’elle a devant elle, ce n’est pas Macron, ce sont les bouleversements violents, climatiques et politiques. Ce livre devrait vous donner envie de vous lancer dans la politique, le journalisme… ou le dessin.

JF_Sirinelli_Le temps qui passe, la France qui change

« Longtemps, les Français se sont couchés de bonne heure, avant que la télévision vienne s’installer dans leur vie », écrit Jean-François Sirinelli. Son livre parle de la prolifération des images et des sons depuis les années 1950. Le constat paraît banal, mais la banalité, en histoire, « concerne souvent les phénomènes les plus massifs », si visibles qu’ils paraissent évidents. Le livre questionne cette évidence en nous conviant à une promenade de mémoire, qui réveillera des nostalgies.
Pourquoi certains événements de ce monde d’images et de sons font-ils toujours partie de la culture commune, tandis que d’autres s’éloignent dans un « monde d’avant » lentement oublié ? Pourquoi la plupart des chansons ont-elles connu, au fil de ces décennies, la relégation mémorielle alors que Les Neiges du Kilimandjaro (1966), Alexandrie, Alexandra (1977) et Les Lacs du Connemara (1981), par exemple, continuent de nourrir les bandes-son de bien des mariages et les programmes de beaucoup de karaokés ?
L’auteur suit le fil de deux mutations socioculturelles : d’abord le triomphe de l’image et du son, radio et télévision détrônant l’imprimé, puis l’avènement d’Internet. Il décrit, en de courts chapitres consacrés à des exemples choisis, le passage, à deux reprises, d’un monde à un autre. Une histoire buissonnière qui dépeint un demi-siècle d’un passé qui est encore plus ou moins – ou qui n’est plus vraiment – une composante de notre présent collectif.

Entre ce qui change, ce qui reste et ce qu’on a oublié, un portrait délicat de la France et des Français.

Vincent Martigny_Dire la France

Depuis près d'une décennie, la controverse sur l'identité nationale déchire les familles politiques, divise le monde intellectuel et embrase la société française. La généalogie de cette obsession identitaire est peu connue. Elle est pourtant révélatrice d'une histoire oubliée, lorsque dans les années 1980, l'ambition politique de dire la France faisait rimer culture et identité nationale. Comment la culture est-elle devenue à cette époque un enjeu majeur, jusqu'à constituer le socle du récit national ? Tirant un fil qui revisite les grandes heures de la politique culturelle sous François Mitterrand, remémore le combat contre l'antiimpérialisme américain, traverse les politiques du "droit à la différence" et leur remise en cause pour s'achever avec la bataille de l'exception culturelle en 1993, Vincent Martigny ressuscite l'atmosphère d'une décennie cruciale pour déchiffrer les querelles contemporaines de l'identité.

Ouvrage - mars

Partout dans le monde, la démocratie se voit attaquée par un populisme nationaliste. Et partout dans le monde, la même énigme : comment des gouvernements qui n’ont aucun scrupule à aggraver les inégalités sociales peuvent-ils jouir du soutien de ceux que leur politique affecte le plus ? Pour comprendre ce phénomène, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz affirme qu’il faut s’intéresser aux émotions. Car elles seules ont le pouvoir de nier l’évidence factuelle et d’occulter l’intérêt personnel. Elle en a ainsi isolé quatre, qui soutiennent les grands récits populistes : la peur, le dégoût, le ressentiment et l’amour de la patrie. Quatre émotions que les mouvements populistes s’emploient partout à attiser afin de mieux les instrumentaliser. Une stratégie dont elle montre très précisément les rouages dans l’Israël de Netanyahou, terrain d’étude de cet essai de sociologie totale, profondément éclairant et original.

LAHIRE_Bernard

Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l'espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
En comparant les sociétés humaines à d'autres sociétés animales et en dégageant les propriétés centrales de l'espèce, parmi lesquelles figurent en bonne place la longue et totale dépendance de l'enfant humain à l'égard des adultes et la partition sexuée, ce sont quelques grandes énigmes anthropologiques qui se résolvent. Pourquoi les sociétés humaines, à la différence des sociétés animales non humaines, ont-elles une histoire et une capacité d'accumulation culturelle ? Pourquoi la division du travail, les faits de domination, et notamment ceux de domination masculine, ou les phénomènes magico-religieux se manifestent-ils dans toutes les sociétés humaines connues ? Pourquoi l'ethnocentrisme est-il si universel et pourquoi des conflits opposent-ils régulièrement des groupes qui s'excluent mutuellement ? C'est à ces questions cruciales que cherche à répondre Bernard Lahire en formulant, pour les sciences sociales, un paradigme unificateur fondé sur une synthèse des connaissances essentielles relatives à la vie sociale humaine et non humaine accumulées dans des domaines du savoir aussi différents que la biologie évolutive, l'éthologie et l'écologie comportementale, la paléoanthropologie, la préhistoire, l'anthropologie, l'histoire et la sociologie.
Le pari de ce livre est que seul cet effort d'intégration permet de comprendre la trajectoire des sociétés humaines par-delà leur diversité et d'augmenter la maîtrise qu'elles peuvent avoir de leur destin incertain.

Enfant à vendre_ADN

Enquête : qu'a fait Internet de nos enfants ?

Entre les enfants et le numérique... c'est compliqué, beaucoup plus compliqué que prévu. On était pourtant partis confiants. Mais pour nos juniors, disons les 0-25 ans, le bilan est sévère. Entre les problèmes de santé physique et mentale, la montée des croyances loufoques, les drames du cyberharcèlement et un rapport au monde qu'on leur vend « ultragamifié » et « surmarchandisé »..., une question devient légitime et urgente : Qu'a fait Internet de nos enfants ? L'ADN vous propose cette enquête. Elle est inconfortable, souvent, mais nous donne les moyens de nous saisir de l'un des grands enjeux de notre temps.

Cahiers_français_435

La liberté de la presse, et par extension celle de l’ensemble des médias, est constitutive de la démocratie. Elle est gage de pluralisme en faisant vivre une multitude de courants de pensée et d’opinion tout en offrant un contre-pouvoir face aux dirigeants. Elle permet de disposer d’une information fiable réalisée par des journalistes jouissant d’une réelle liberté d’opinion. Chaque citoyen peut ainsi prendre connaissance des politiques menées, les juger et les comparer avec celles d’autre pays, découvrir les propositions alternatives des opposants… Il ne saurait donc exister de démocratie sans une authentique liberté d’informer et d’être informé.

Cette exigence va de pair avec celle d’une déontologie qui suppose : la qualité de l’information, le sérieux dans la vérification des faits, l’indépendance face aux groupes de pression…

L’enjeu de ce dossier est de comprendre les évolutions récentes du paysage médiatique notamment face au formidable essor d’internet et des réseaux sociaux. Les articles s’attacheront à analyser la situation de ce paysage médiatique face aux exigences d’une démocratie avancée. Les dérives observées mettent-elles en péril le fonctionnement de notre démocratie ? Quels correctifs envisager pour y remédier ?

Couv Pierre Rosanvallon

La vraie vie des Français n’est pas dans les théories générales ou les moyennes statistiques. Les principaux mouvements sociaux des dernières années, des manifestations sur les retraites aux Gilets jaunes ou au phénomène #MeToo, n’ont guère été éclairés par l’étude des structures globales de la société. Les nouvelles géographies des fractures politiques et l’instauration d’un climat de défiance ont certes été bien documentées. Mais la nature des attentes, des colères et des peurs dont elles dérivent n’a pas encore été déchiffrée.
Cet essai propose des outils pour ouvrir et décrypter cette boîte noire. Il se fonde pour cela sur une analyse des épreuves auxquelles les Français se trouvent le plus communément confrontés au quotidien. C’est en partant notamment des expériences vécues du mépris, de l’injustice, des discriminations et de l’incertitude que l’on peut comprendre autrement la société. Les émotions qui les accompagnent expliquent en effet au premier chef les comportements des femmes et des hommes d’aujourd’hui : ceux-ci ne se déterminent dorénavant plus en fonction de leurs seuls intérêts « objectifs ». Une autre manière de réagir aux événements et de produire du commun se fait donc ainsi jour.
Cette approche permet d’appréhender de façon originale la désaffection contemporaine pour la politique existante et indique la direction d’un véritable projet d’émancipation. Les Épreuves de la vie ouvre de cette façon une nouvelle étape du travail de l’auteur consacré à la redéfinition de la question sociale et aux conditions de l’approfondissement de la vie démocratique.
Parce qu’un essai vaut autant par le constat dressé que par les renouvellements esquissés, le texte de Pierre Rosanvallon est discuté et prolongé par quatre « rebonds et explorations » d’Aurélie Adler, Nicolas Duvoux, Emmanuel Fureix et Gloria Origgi, dans une démarche d’intelligence collective.

Couv Stéphane Beaud

Un livre de plus sur les jeunes " issus de l'immigration " ? Pour dénoncer les discriminations qu'ils subissent, sur fond de relégation sociale dans les quartiers " difficiles " ? Et conclure sur l'échec de leur " intégration " dans notre pays ?
Non. L'ambition de Stéphane Beaud est autre. Il a choisi de décentrer le regard habituellement porté sur ce groupe social. Son enquête retrace le destin des huit enfants (cinq filles, trois garçons) d'une famille algérienne installée en France depuis 1977, dans un quartier HLM d'une petite ville de province. Le récit de leurs parcours – scolaires, professionnels, matrimoniaux, résidentiels, etc. – met au jour une trajectoire d'ascension sociale (accès aux classes moyennes).
En suivant le fil de ces histoires de vie, le lecteur découvre le rôle majeur de la transmission des savoirs par l'école en milieu populaire et l'importance du diplôme. Mais aussi le poids du genre, car ce sont les deux sœurs aînées qui redistribuent les ressources accumulées au profit des cadets : informations sur l'école, ficelles qui mènent à l'emploi, accès à la culture, soutien moral (quand le frère aîné est aux prises avec la justice), capital professionnel (mobilisé pour " placer " un autre frère à la RATP)...
Cette biographie à plusieurs voix, dont l'originalité tient à son caractère collectif et à la réflexivité singulière de chaque récit, montre différents processus d'intégration en train de se faire. Elle pointe aussi les difficultés rencontrées par les enfants Belhoumi pour conquérir une place dans le " club France ", en particulier depuis les attentats terroristes de janvier 2015 qui ont singulièrement compliqué la donne pour les descendants d'immigrés algériens.

Couv Fabrice Caro

"Je prononcerai ce discours à une condition, Ludo, une seule : que tu arrêtes de faire grincer ta fourchette dans ton assiette. Je pourrais tuer pour ça. Il y a des codes, Ludo, sinon c'est le bordel. Sept milliards de névrosés essayant de vivre ensemble, se faisant croire que c'est possible, qu'on ne tue pas pour un grincement de fourchette dans l'assiette, qu'on ne quitte pas son amoureux parce qu'il fait du bruit en buvant son café." Lors d'un dîner en famille, Adrien, qui vient de se faire plaquer, apprend qu'il doit prendre la parole au mariage de sa soeur. Entre le gratin dauphinois et les tentatives de discours toutes plus absurdes les unes que les autres, il n'espère qu'une chose : que Sonia revienne. Un récit digne des meilleures comédies romantiques, où l'on retrouve l'humour décalé de Zaï zaï zaï zaï.

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Fake News, théories du complot, études citées à l'emporte pièce sur les plateaux télé ou au dîner, pour justifier telle ou telle théorie, fausses vidéos, photos et chiffres sortis d'on ne sait où sur les réseaux sociaux, il n'y a pas une seconde où, les yeux rivés sur l'écran, on ne pose plus la question : Mais c'est vrai ça ?
Comment s'en sortir ? Comment ne pas perdre pied et trier le vrai du faux ? Est-ce que le vrai existe encore ou la réalité est-elle devenue tellement complexe que tout serait finalement relatif ? Mais alors à qui se fier ?
Pour répondre à ces questions et faire face au chaos de l'information, nous n'avons d'autre choix que de changer notre façon d'aborder l'information, tout en se méfiant non seulement des sources d'info, mais aussi de ceux qui les partagent, des algorithmes et même de notre cerveau. C'est l'objectif de ce livre: permettre à chacun de redevenir maitre de sa pensée.

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Grâce à la télévision le président de la République peut s'adresser à tous les Français Très régulièrement des sondages viennent l'informer de ce que pensent ses concitoyens Pourquoi alors continue-t-il à intervalles réguliers à parcourir les provinces de l'hexagone ? Si les visites présidentielles perdurent sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle c'est parce qu'elles semblent ne jamais connaître l'échec : des déplacements de Sadi Carnot à ceux de Jacques Chirac les commentateurs (policiers politiques ou journalistes)constatent sans faillir la liesse du public et attestent immanquablement de la popularité du président En croisant commentaires de voyages et archives de leurs préparatifs ce livre est à la fois une histoire des tours de France présidentiels et une plongée dans l'atmosphère des « petites patries » en fête L'enquête montre que l'efficacité des tournées politiques repose sur une mécanique qui tient tout entière dans une formule aussi simple que robuste : « Si les gens applaudissent c'est qu'ils adhèrent » L'objectif essentiel de cet ouvrage revient à en expliquer la magie Prix Claude Berthault de l'Institut de France Ce Prix "récompense une oeuvre scientifique qui contribue à accroître le renom de la Nation française"

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Changer de regard sur la jeunesse.

Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J’ai entendu mille fois ces accusations à l’égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l’urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu’on leur prête sont souvent le symptôme d’une profonde incompréhension – d’un désintérêt ? – pour leurs préoccupations et leurs pratiques. De fait, que ce soit en entreprise, en politique ou dans les médias, les jeunes ont rarement voix au chapitre. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu leur donner la parole, dans cette enquête afin de raconter les difficultés auxquelles ils font face et de montrer les solutions qu’ils proposent pour garder espoir en l’avenir. Car une chose est certaine : les jeunes ne correspondent pas aux clichés qui leur collent à la peau.

Il est plus qu’urgent de changer de regard sur la jeunesse : la solidarité intergénérationnelle est indispensable pour faire face aux bouleversements qui nous menacent tous.